Comprendre et Gérer les Troubles Musculo-Squelettiques

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Quel peut-être le point commun entre un chauffeur de bus, une secrétaire, un ouvrier du BTP ou une coiffeuse ? Et ce, avec le monde du travail. La réponse à cette question, posée de la sorte, ne parait pas évidente. Et pourtant, il existe un point commun. Il s’agit en effet, d’une maladie au nom un peu particulier nommée les Troubles Musculo-Squelettiques, plus couramment appelée TMS. Que comprendre de cette notion et comment gérer lesdits troubles ? Nous y répondons tout de suite à travers cet article.

Qu’entendons-nous par troubles musculo-squelettiques ?

Les TMS sont reconnus comme maladies professionnelles et recensent 30.000 nouveaux cas par an, en France. En outre, ce terme regroupe diverses affections. Il s’agit de maladies qui touchent les articulations, les muscles, les tendons. Vous les connaissez sans doute sous le nom de lombalgie, tendinite, épicondylite ou encore syndrome du canal carpien. Aussi, les TMS ont des conséquences pour les salariés. Il peut s’agir à la fois des souffrances, des arrêts de travail. En outre, il peut s’agir d’une perte de la possibilité de réaliser son travail, voire un handicap. Et c’est justement la raison pour laquelle les TMS constituent la première cause d’inaptitude au travail.

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Par ailleurs, les TMS présentent également des conséquences pour les entreprises qui sont souvent sous-estimées. Dans ce contexte, il est question des conséquences financières, matérielles et organisationnelles (organisation du travail). Aussi, il est question de l’absentéisme, la perte de performance, de qualité ou encore une dégradation du climat social.

Quelles sont les activités professionnelles qui sont touchées par les TMS ?

Bien évidemment, tous les secteurs d’activités sont concernés par ces troubles. En effet, les troubles musculo-squelettiques sont liés à l’activité professionnelle notamment. Et effectivement, cette dernière peut intervenir à la fois, dans l’apparition desdits troubles, leur maintien et leur aggravation. Ainsi, un carreleur aura plus de problèmes de genoux qu’un agent de caisse dans un supermarché. En effet, ce dernier aura plus de problèmes de coudes, de poignets ou d’épaules. De ce fait, en fonction du métier, il y aura des atteintes différentes pour tenir compte de l’articulation sollicitée.

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Quid des facteurs de risques des TMS ?

Plusieurs facteurs de risques sont à identifier. Il s’agit notamment des efforts excessifs, le travail statique, les positions articulaires extrêmes et les gestes répétitifs. Nous notons aussi les facteurs organisationnels et psychosociaux. Dans ce cas, il est question du stress, le travail monotone, la pression temporelle. Cependant, nous avons tendance à ignorer les facteurs individuels. Car, soulignons-le, l’âge du salarié, son poids, sa taille, son état de santé sont entre autre des éléments à prendre compte.

Comment gérer les troubles musculo-squelettiques ?

Dans un premier temps, vous devez évaluer les risques professionnels et les retranscrire dans votre document unique. Cela vous permet de planifier les actions de prévention à mettre en place pour éviter voire réduire les conséquences de ces risques. Ce qui est important à retenir, c’est qu’il faut prévenir ces troubles. Pour ce faire, il faut mettre en place une approche globale de la situation de travail. En l’occurrence, il s’agit de revoir l’organisation du travail ou mettre en place des aménagements techniques.  Également, il s’agit de favoriser l’information et la formation des salariés.

Ce sont autant de pistes à explorer, et ce, en concertation avec tous les acteurs. Soulignons-le, la santé de l’entreprise passe par la santé de ses salariés. Par la même, le salarié devra adopter de bonnes habitudes de travail. Il devra exercer une activité physique, avoir une bonne alimentation et une bonne hydratation. En ce qui concerne l’employeur, il devra au besoin, effectuer des changements de postes. Notons qu’en matière d’organisation du travail, il devra pouvoir adapter le poste en fonction de certaines normes. Mais également, mettre à la disposition du personnel, les moyens matériels nécessaires.

Comment pouvez-vous vous y prendre en cas de symptômes ?

Lorsque vous sentez que vous avez des douleurs aux articulations et que surtout, cela devient répétitif, vous pouvez vous rapprocher de service de santé au travail. C’est en principe, la première étape à franchir. À cet effet, toute l’équipe pluridisciplinaire est là pour vous accompagner dans vos démarches de prévention. Aussi, ce service est : habilité à vous aider à mettre en place des moyens de prévention.

Par ailleurs, à l’issue du diagnostic, un traitement thérapeutique peut être mis en place. À défaut, des dispositions sont prises à l’intérieur de l’entreprise pour vous permettre de travailler dans de meilleures conditions.

Quelles sont les conséquences des TMS sur la santé et l’activité professionnelle ?

Les TMS constituent une réelle préoccupation en matière de santé publique. Les conséquences sur la santé sont multiples : douleurs chroniques, invalidité temporaire ou permanente, dégradation de la qualité de vie, perturbation du sommeil, etc. Les personnes atteintes peuvent aussi souffrir d’un état dépressif à cause des limitations posées par leur maladie et l’impact sur leur activité professionnelle.

Du côté professionnel, les effets des TMS se traduisent souvent par une baisse de productivité pour les employés concernés ainsi qu’une augmentation des coûts pour l’entreprise. Effectivement, il est courant que le maintien dans l’emploi nécessite un aménagement spécifique du poste ou même un changement complet d’affectation afin d’éviter tout risque supplémentaire.

Cela peut donc engendrer des difficultés liées à l’organisation du travail ou encore aux relations au sein de l’équipe.

Ces troubles musculo-squelettiques génèrent aussi des coûts directs tels que les dépenses médicales mais aussi indirects comme ceux liés aux arrêts maladies prolongés qui ont un impact financier non négligeable pour les entreprises.

Pensez à bien considérer cette problématique sanitaire majeure afin d’y faire face efficacement et durablement. Des actions concrètes doivent être mises en place pour améliorer la prise en charge médicale et accompagner au mieux les salariés touchés tout en sensibilisant plus largement sur la prévention nécessaire.

Quelles sont les mesures de prévention à mettre en place pour éviter les TMS au travail ?

Il est nécessaire de mettre en place des mesures préventives pour éviter l’apparition ou la récidive de TMS. Ces mesures peuvent être regroupées en deux catégories : les approches individuelles et celles relevant du milieu professionnel.

Les premières concernent principalement les salariés eux-mêmes, avec par exemple une éducation à la bonne posture, une activité physique régulière ou encore le port d’équipements adaptés.

Du côté des employeurs, il faut se pencher sur l’organisation du travail. Les entreprises doivent effectuer un diagnostic ergonomique afin d’identifier les risques dans leurs locaux et prendre toutes les dispositions nécessaires pour que tous leurs salariés travaillent sans danger.

L’aménagement du poste de travail peut aussi s’avérer très utile : implémentation d’une position assise dynamique plutôt qu’en statique, mise en place d’un bureau ajustable selon la taille de chaque collaborateur, acquisition d’un fauteuil offrant plus de soutien au niveau cervical et dorsal …

Il faut mentionner toute douleur ressentie, car une intervention précoce permet souvent une guérison rapide. Effectivement, si le traitement médical est déclenché tôt alors qu’il n’y a pas encore eu trop de dommages corporels constants, liés aux mauvaises habitudes posturales.

Une fois ces éléments pris en compte et appliqués dans un environnement professionnel donné, cela devrait améliorer considérablement la santé et les conditions de travail pour les salariés. La mise en place d’un dispositif de suivi des employés souffrant de TMS permettra à l’entreprise d’agir rapidement en cas de rechute, réduisant ainsi les coûts indirects liés aux arrêts maladies prolongés et la baisse dans la productivité.